Colloque Hydroécologie 2008 : Cycle Changements globaux et hydrosystèmes

Cycle « Changements globaux et hydrosystèmes »
16-17 octobre, Clamart

L’anthropisation des écosystèmes est une histoire longue de plusieurs millénaires. Elle a commencé avec l’apparition de l’agriculture et de l’élevage qui a provoqué d’importantes modifications du milieu naturel liées au déboisement, et a aussi introduit de nouvelles espèces domestiques animales et végétales qui ont conduit à l’extinction d’espèces sauvages. Elle est entrée depuis le 19ème siècle dans une nouvelle phase avec l’industrialisation et le développement du commerce sur de longues distances entrainant la destruction des habitats, la pollution, la surexploitation des ressources et l’introduction d’espèces invasives. Ces modifications touchent tous les compartiments des écosystèmes , les milieux terrestres comme les milieux aquatiques d’eau douce et l’océan. Le changement climatique, en particulier l’élévation de température, en favorisant certaines espèces se superpose aux causes précédemment citées pour modifier la structure et le fonctionnement des écosystèmes. Les prévisions pour le futur suggèrent que l’impact de l’homme augmentera encore considérablement au cours du 21ème siècle.

Pour faire le point sur ces changements qualifiés de « globaux » parce que l’ensemble de la planète est affecté et que les causes sont multiples et interdépendantes, le Comité d’Hydroécologie a décidé d’y consacrer plusieurs colloques. Celui de 2008, qui s’est déroulé les 16 et 17 octobre à Clamart a été construit de façon à donner une vision d'ensemble sur les changements globaux dans les hydrosystèmes, à l'échelle planétaire puis à cibler le débat sur le changement climatique .

Quels sont les constats et les prévisions d’évolution dans les écosystèmes aquatiques à l’échelle planétaire ? Comment le changement climatique se manifeste-t-il en Europe de l’Ouest dans les cours d’eau, les lacs et les eaux marines ? Quels sont les connaissances et les outils dont nous disposons pour mener des évaluations sur les impacts à long terme et sur les stratégies à mettre en œuvre ? Quelles sont les conséquences sur la production d’énergie électrique ? Ce sont ces questions qui ont été abordées par les experts de l’Académie des Sciences, du CEMAGREF, du CNRS, de l’INRA , d’IFREMER, de Météo-France de l’Université d’Orsay et d’EDF, devant un auditoire de 250 personnes environ.

Les principaux messages transmis par ces experts sont évoqués ci-après :

• le changement climatique commence à se manifester dans la structure et la répartition des peuplements des écosystèmes aquatiques (décalage entre apparition des larves et développement des proies, par exemple) , les perturbations viennent s’ajouter à celles déjà causées par les activités humaines (destruction ou fragmentation d’habitats, pollution, surexploitation des ressources, espèces invasives).

• Les interactions entre l’ensemble de ces facteurs sont complexes , des efforts de modélisation sont nécessaires pour intégrer les processus élémentaires physiques, chimiques , biologiques dans une représentation du fonctionnement des écosystèmes, qui permettent de reproduire les évolutions passées et puissent être utilisés comme outil de test de scenarios de gestion. Il importe que ces instruments d’aide à la décision fournissent une estimation de l’incertitude associée à la prévision.

• Les écosystèmes évoluent en permanence, il est illusoire de vouloir figer l’espace naturel dans un état donné, il convient d’en tenir compte dans la réflexion sur la notion de bon état écologique.
• Avec le réchauffement climatique, les limites réglementaires de rejets thermiques des centrales (thermiques classiques ou nucléaires) contraignent de plus en plus la production d’électricité. Les fondements scientifiques de ces limites réglementaires reposent sur des bases anciennes qu’il convient de revisiter. Un programme de recherche a été lancé par EDF et le Cemagref afin de développer des connaissances scientifiques nouvelles pour préciser les tolérances réelles des hydrosystèmes aux évolutions thermiques.
• Un programme pour la recherche de solutions alternatives au refroidissement par les eaux de surface (en circuit ouvert ou fermé) est également en cours. Des technologies innovantes sont examinées mais leur performance reste médiocre pour l’instant.
• L’enjeu politique est d’aboutir à un compromis acceptable dans la gestion de l’eau et des sols pour préserver les écosystèmes et les services écologiques tout en assurant l’alimentation et le bien-être des sociétés humaines.

Cette année, le Colloque présente la première partie d'un cycle sur les Changements globaux et les hydrosystèmes. L'accent sera mis plus particulièrement sur le changement climatique. Il se déroulera à Clamart les 16 et 17 octobre 2008.

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